© Capt’Air, Inrap
06 mars 2014 – Dans le cadre de l’aménagement du quartier de l’École polytechnique en Île-de-France dans les communes de Palaiseau et de Saclay, l’Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives) a conduit des fouilles et mis au jour des vestiges datés des époques gauloises, romaines et médiévales montrant l’évolution d’une ferme sur plusieurs siècles.
Le site révèle ainsi des traces d’occupation gauloise aux IIe-Ier siècles avant notre ère comme l’atteste la présence d’un système de fossés, de puits, de fosses et de trous de poteaux. Des amphores italiques retrouvées par les archéologues témoignent d’activités d’importation de vin et d’échanges à longues distances. Plusieurs bâtiments sur poteaux ont également été mis au jour et ont relevé des structures évoquant la présence de bâtiments de stockage, d’habitations et de palissades. Enfin, les vestiges d’un atelier de forge semblent attester une activité artisanale du fer. Par ailleurs, la découverte d’un dépôt contenant amphores et fragments de meules suggère une pratique culturelle ou la présence d’une inhumation, aujourd’hui disparue.
L’occupation romaine remonterait du Ier au IVe siècle. De nombreux éléments de la vie quotidienne très bien conservés ont été retrouvés. Parmi eux, des déchets de forge, des éléments céramiques, métalliques (monnaies, clous, éléments de parure, etc.) et architecturaux (torchis, tuiles, etc.). Les fouilles ont permis d’estimer la superficie totale de l’exploitation à environ 8 hectares, ce qui en ferait l’un des sites les plus importants de la région.
Le site a également révélé aux archéologues des vestiges médiévaux. S’il n’a livré aucun vestige pour la période comprise entre le IVe siècle et la fin du Xe siècle, il semblerait en revanche que le site connut une occupation aux XIe-XIIe siècles sur une superficie de 2 000 m². Un enclos ovale délimité par des fossés a été excavé ainsi que plus de quatre-vingt-dix trous de poteaux témoignant de l’existence d’un ou plusieurs bâtiments à ossature de bois, de grandes dimensions. D’autres vestiges évoquent les restes de structures de stockage et d’activités artisanales. En revanche, peu de vestiges mobiliers (céramiques, restes osseux, métal, verre, terres cuites architecturales, etc.) ont été découverts. L’originalité de l’occupation résiderait ainsi davantage dans sa forme et sa taille, s’apparentant à une maison forte à plateforme fossoyée, dont peu d’exemples seraient actuellement répertoriés sur le territoire.
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