Notre-Dame de Paris: les dernières découvertes archéologiques

26 avril 2022 – Trois ans après le terrible incendie qui frappa Notre-Dame de Paris, l’Inrap (Institut National de recherches archéologiques préventives), travaillant en lien étroit avec les équipes de restauration, fait le point sur les fouilles archéologiques. Ce sont d’importantes données sur la construction et l’évolution de la cathédrale, des sépultures ainsi que de très nombreux éléments du jubé médiéval (détruit sous le règne de Louis XIV) qui ont été retrouvés dans un exceptionnel état de conservation.

Des sculptures médiévales peintes

Le jubé était la clôture qui séparait le chœur de Notre-Dame (réservé au clergé) de la nef (espace ouvert aux fidèles). Elle fut détruite au début du XVIIIe siècle pour répondre à la mode liturgique de l’époque. Ce sont des fragments sculptés de personages et de décors végétaux, parfois encore recouverts de peinture, que les archéologues de l’Inrap ont mis au jour. Une première analyse des décors, du style des visages, des cheveux, des drapés, permet une datation au XIIIe siècle.

Jubé, Notre-Dame de Paris – torse d’une statue portant encore des traces de peinture. © Denis Gliksman, Inrap

Détail d’un bloc du jubé de Notre-Dame du XIIIe siècle représentant un édifice de style gothique. © Denis Gliksman, Inrap

Des sépultures du XIVe au XVIIIe siècle

Il était courant de se faire inhumer dans les églises et cathédrales pendant toute la période médiévale et moderne. Les places les plus près du chœur étaient les plus recherchées et étaient réservées à l’élite. La reine Isabelle, épouse de Philippe-Auguste, a ainsi été enterrée dans le chœur de la cathédrale. Une fouille pratiquée au XIXe siècle avait déjà révélé des cercueils de plomb appartenant majoritairement à des archevêques

Lors des fouilles suivant l’incendie, les archéologues ont exhumé d’autres sépultures. Elles doivent encore faire l’objet d’analyses mais leur datation est pour l’instant estimée entre le XIVe et le XVIIIe siècle. À ce jour, les archéologues ont identifié une dizaine de sarcophages en plâtre. Dans l’un d’entre eux, ont été retrouvés des restes de tissus brodés au fil d’or et quelques ossements.

Un sarcophage anthropomorphe en plomb a été également mis au jour. Il semblerait avoir été déplacé à une époque indéterminée dans un caveau en plâtre. Son analyse reste à faire mais il s’agit sans doute de la sépulture d’un personnage important.