10 Mai 2020 – L’Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives) a mis au jour les vestiges d’une importante nécropole à Annecy. Il s’agirait d’un cimetière burgonde datant du Vème et VIIème siècle. Elégants peignes, délicates fibules en argent et bracelets font partie des objets funéraires découverts.
Vicus de Boutae, ancêtre de la ville d’Annecy en Haute-Savoie, étant durant l’Antiquité une petite agglomération. La ville continua d’être habitée au début du haut Moyen Âge, avant de disparaître à la fin du VIIème siècle. Sa nécropole fouillée par les archéologues de l’Inrap a révélé à ce jour 227 sépultures. Si le chiffre peut paraitre imposant, il ne s’agit pourtant que d’une fraction d’un bien plus vaste ensemble.
Une trentaine des tombes découvertes possédait un mobilier de qualité, de tradition alamane (tribu germanique), comme c’est le cas autour du Lac Léman et dans la vallée rhénane autour de Bâle. Parmi les objets excavés, se trouvent une dizaine de peignes décorés en os, des perles en verre, des boucles de ceinture, boucles et ferrets de chaussures, un bracelet en argent doré, un nécessaire de toilette en argent, et plusieurs fibules en argent rehaussées d’or. L’une d’entre elles est ornée d’un superbe oiseau de proie.
La datation au carbone 14 ainsi que le style du mobilier funéraire permet de dater la nécropole entre la deuxième moitié du Vème siècle et la seconde moitié du VIIème siècle. Ces caractéristiques permettent également d’établir la présence précoce à Boutae d’une population burgonde, installée depuis 443 dans leur nouveau royaume, avec Genève pour capitale.
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