La ville antique de Hiérapolis et Pamukkale sont un véritable coin de paradis terrestre pour ses visiteurs. Il faut dire que les eaux chaudes calcaires, déversées pendant des siècles sur les collines de roche, ont laissé le spectacle unique d’une montagne d’un blanc éclatant, modelée par une superbe cascade de bassins naturels qui a donné lieu au nom de Pamukkale, « Château de coton ». Dernière ce paradis blanc se trouve la ville antique de Hiérapolis. Fondée au IIème siècle avant J.C par Eumène II de la dynastie des Attalides (lignée qui régna sur la ville de Pergame) elle fut autrefois célèbre pour sa station thermale. Elle l’est aujourd’hui pour ses vestiges romains et chrétiens ainsi que pour sa gigantesque nécropole de plus de 1 200 tombes. Le site est classé au patrimoine de l’Unesco.
Hiérapolis devrait son nom à Hiera, épouse de Télèphe, roi légendaire de Pergame et fils d’Héraclès. Cette cité grecque se développa essentiellement grâce à l’exploitation de ses eaux thermales où les malades affluaient dans l’espoir d’y guérir leurs maux. La source d’eau sacrée de Hiérapolis est d’ailleurs à l’origine de l’imposante nécropole qui recouvre une partie du site puisque les malades les plus riches qui n’avaient pas pu guérir leur blessure ou maladie et qui y avaient succombé, étaient enterrés sur place. Cette station thermale n’était pas uniquement destinée à guérir les maux, elle servait également de cure de beauté où pouvaient se rendre les dames de la cour impériale.
Cette cité grecque se développa essentiellement grâce à l’exploitation de ses eaux thermales où les malades affluaient dans l’espoir d’y guérir leurs maux. Mais elle servait également de cure de beauté où pouvaient se rendre les dames de la cour impériale.
En 133 avant J.C., la ville passa sous le contrôle romain, cédée par Attale III, lorsque le royaume de Pergame dû se soumettre à l’autorité romaine. La plupart des édifices antiques qui composent la ville tels que le gymnase et le théâtre, ont d’ailleurs été bâtis par les romains au cours des IIème et IIIème siècles. La ville dédiée à Apollon comporte également un magnifique temple jouxté d’une fontaine, le nymphée des Tritons, érigée en l’honneur du dieu rayonnant et où les oracles faisaient leurs prédictions. S’il ne reste que des ruines de ce temple, il suffit d’un peu d’imagination pour se représenter la magnifique et imposante fontaine, lancer des gerbes d’eau en l’honneur du dieu.
Relié au temple, se trouve le plutonium, une antique source souterraine consacrée au dieu des enfers et d’où s’échappaient des gaz mortels, gare à ceux qui souhaiteraient s’y approcher de trop près ! L’historien Strabon (cf. billet sur Izmir) aurait rapporté que si ces vapeurs étaient funestes pour le commun des mortels, elles épargnaient en revanche les prêtres qui y pénétraient accompagnés d’animaux qui y mourraient, démontrant ainsi leur pouvoir.
Tout comme Ephèse, la cité assista à l’évolution du christianisme, de ses débuts difficiles à son avènement à partir du IV et Vème siècle. L’apôtre Philippe qui y vint prêcher la bonne parole y fut ainsi crucifié en 87. Quatre siècles plus tard, fut érigé un martyrium en son honneur où se rendirent des milliers de pèlerins. De nombreuses églises furent également édifiées. Mais la ville connut plusieurs aléas qui contribuèrent progressivement à son déclin, puis à son abandon définitif au XIVème siècle : invasions persanes, prise de contrôle par les Seldjoukides au XIIème siècle, la conquête par les croisés et enfin de nombreux tremblements de terre.
Ainsi s’achève mon voyage sur la côte égéenne, en admirant la nuit engloutir la surface blanche de Pamukkale et en laissant derrière moi l’antique ville de Hiérapolis. J’espère pouvoir retourner et découvrir un jour les autres merveilles de la région telles que Pergame, Cesme, ou encore ce qui serait la légendaire ville de Troie.
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