© Cécile Martinez, Inrap 2013 – Dispositif d’évacuation de l’eau implanté au centre d’un bassin
30 novembre 2013 – Dans le cadre de fouilles archéologiques préventives, une zone de 5000 m2 de superficie a été étudiée par des archéologues de l’Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives) dans la plaine de Nîmes (Gard), révélant les vestiges romains d’une occupation antique remontant au Ier ou IIème siècle.
De nombreux vestiges et constructions antiques pourraient caractériser un vaste établissement d’époque romaine (Haut-Empire) dont l’installation dans la plaine de Nîmes remonterait au Ier ou IIesiècle de notre ère. Les recherches ont jusqu’à présent permis d’appréhender seulement une petite partie de cette propriété. Néanmoins, la répartition des structures découvertes (sols de bâtiments, murs, bassins, canalisations, collecteurs…) permet d’ores et déjà aux chercheurs d’identifier quelques lignes directrices de cette habitation.
L’habitat s’étendant sur environ 4 000 m², s’organise en plusieurs secteurs, répartis sur une longueur de 200 m. Il est notamment composé d’un corps de bâtiment formé de plusieurs pièces séparées par des couloirs. Leurs sols bien préservés, sont délimités par des murs en pierres dont les fondations ont survécu et sont toujours visibles. A également été mis au jour un réseau hydraulique complexe, composé de canalisations, de collecteurs et de tuyaux en plomb découverts encore en place dans des conduites souterraines maçonnées et permettant la circulation et l’évacuation des eaux.
Au centre de la structure, les archéologues ont découvert un espace occupé par deux dispositifs successifs de bassins appartenant à un jardin. Un des bassins, vaste de 200 m2, est agrémenté d’un sol mosaïqué sans décor. Le jardin situé autour des bassins et limité par les deux corps de bâtiment, a été identifié par des fosses de plantation d’arbres matures et de haies, à vocation décorative, ainsi que par plusieurs vases et pots de fleurs retrouvés en place. Enfin, des cuves et des dolia (vases de très grande taille) pour le stockage de vin ont été découverts.
Une partie du site aurait été progressivement abandonné entre le IIIe et la fin du IVe siècle, comme l’indique une zone funéraire identifiée, regroupant une dizaine de tombes. En effet, à cette époque, les espaces funéraires était souvent installés à proximité de ruines ou d’habitat abandonné.
Cette découverte devrait apporter un éclairage sur l’occupation de la plaine de Nîmes durant les deux premiers siècles après J.C. Elle met également en évidence, avec le site de Miremand fouillé en 2010 et situé à quelques centaines de mètres, la présence de grands établissements ruraux situés près de la voie romaine Domitienne reliant l’Italie à la péninsule ibérique et traversant le sud de la Gaule. Enfin, cette découverte permet d’en savoir plus sur la maîtrise de l’eau par les occupants en drainant les terres et en mettant en place des dispositifs complexes de circulation des eaux.
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