Mohamed Abd El Ghany / Reuters
13 Janvier 2019 – En cette nouvelle année 2019, je vous propose de revenir sur les découvertes qui ont marqué le monde de l’archéologie en 2018. Italie, Egypte, ou encore Pérou, les chercheurs auront vu leurs efforts récompensés. Espérons que l’année à venir soit aussi riche en découvertes archéologiques.
Une tombe intacte de 2300 ans découverte à Rome
L’Italie aura été particulièrement gâtée en découvertes. Pour commencer, un exceptionnel tombeau fut mis au jour près de Rome cet été. Ce caveau remontant au IVème siècle avant J.C. a en effet été retrouvé intacte, ce qui est rare. Il abritait les squelettes de trois hommes et d’une femme. Ils étaient accompagnés de céramiques (assiettes, bols et amphores).
Selon la Surintendance Spéciale d’Archéologie de Rome, la tombe daterait de l’époque de la République romaine. Une pièce de monnaie en bronze a en effet été retrouvée près d’un des squelettes. Sa date est estimée entre 335 et 312 avant notre ère. La tombe contenait également deux racloirs en fer utilisés par les Romains pour enlever la sueur.
Chose curieuse, les Romains avaient plutôt pour habitude d’incinérer leurs morts. Cette tombe, ainsi que d’autres mises au jour similaires au cours de ces dernières décennies, confirme ainsi que l’inhumation était aussi pratiquée.
Pour en savoir plus: National Geographic et Sciences et Avenir
Pompéi: l’éruption du Vésuve aurait eu lieu en Octobre et non au mois d’Août
Alors que la destruction de Pompéi est généralement datée au 24 août 79 (selon les écrits de Pline le Jeune, témoin de la catastrophe), la découverte d’un graffiti est venue remettre au cause cette date. Tracée au charbon sur le mur d’une villa, l’inscription indique en effet « XVI K NOV ». Il s’agit du « 16ème jour avant les calendes de novembre », soit le 17 Octobre.
D’autres découvertes avaient déjà permis d’estimer que l’éruption avait eu lieu en automne. Les archéologues ont en effet mis au jour des branches contenant des fruits d’automne, des pépins de raisins indiquant que les vendanges étaient terminées et des braseros.
Mais alors comment expliquer la date mentionnée par Pline le Jeune? Il pourrait s’agir d’une simple erreur de copie des écrits de Pline le Jeune. L’hypothèse est d’autant plus plausible que des épigraphistes ont récemment retrouvé d’autres copies dont certaines mentionnaient le neuvième jour avant les calendes de novembre et non pas celles de septembre.
En savoir plus: Lemonde.fr et Nouvelobs.com
Pompéi: découverte d’une nouvelle fresque
Nous restons à Pompéi pour cette sélection de découvertes archéologiques. Quelques semaines après la mise au jour du graffiti remettant en question la date d’éruption du Vésuve, c’est une nouvelle fresque qui fut excavée.
Retrouvée sur le mur d’une chambre à coucher, la fresque représente la reine de Sparte, Léda, nue avec Jupiter ayant pris la forme d’un cygne pour la séduire. La fresque montre également la pauvre reine se soumettant au devoir conjugal avec son époux, le roi Tyndare. Léda aurait ensuite pondu deux œufs d’où sortirent Hélène, qui sera à l’origine de la guerre de Troie, Clytemnestre, future épouse d’Agamemnon et les jumeaux Castor et Pollux.
En savoir plus: Lemonde.fr
Civilisation Maya: l’étendu de complexes vestiges confirmée
Nous quittons l’Italie pour l’Amérique Centrale, et plus précisément le Guatemala. En Janvier dernier, des milliers de ruines mayas inconnues ont été détectées dans la jungle du Guatemala, montrant l’ampleur insoupçonnée des interconnexions entre cités.
Cachées sour la végétation, ces ruines ont pu être mises au jour grâce a la technologie Lidar (un système qui fit également ses preuves sur le site archéologique d’Angkor au Cambodge). Des palais, des pyramides (dont une haute de 30 mètres détectée à Tikal), des centres cérémoniels, mais aussi des parcelles agraires et des habitations ont été découvertes.
Le lidar a aussi mis en évidence des centres urbains, des réservoirs, fortifications, des systèmes d’irrigations et d’autres éléments urbains comme des chaussées surélevées pouvant être utilisées pendant la saison des pluies.
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De nouveaux géoglyphes au Pérou
Déjà connu pour ses célèbres géoglyphes de Nazca, le Pérou a révélé aux archéologues d’autres mystérieuses et géantes figures dessinées sur le sol. Découverts à 400 kilomètres au sud de Lima, ces dessins représentent des silhouettes humaines, mais aussi des formes géométriques ; des lignes, des trapèzes, des triangles, et des spirales.
Les géoglyphes ne sont pas un phénomènes nouveaux au Pérou. Des centaines de ces dessins géants ont été tracés en l’espace de 1500 ans en grattant les couches supérieures du sol pour faire ressortir les strates de gypse plus claires.
Si le rôle de ces géoglyphes reste encore un mystère, la découverte récentes de petits autels et d’offrandes près des dessins ont donné lieu à une nouvelle théorie: les géoglyphes seraient liés à des rituels pour faire tomber la pluie. Les chercheurs ont également observé une multiplication de ces dessins au VIème siècle, période de grande sécheresse.
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6. Des tombes incas découvertes au Pérou
Nous restons au Pérou où les archéologues ont découvert de nouvelles sépultures sur un important site funéraire inca. Quatorze tombes abritant des restes humains et des poteries accompagnant les défunts, ont ainsi été exhumés sur le site archéologique de Tucume au Pérou.
Ces tombes étaient situées à l’intérieur d’une pyramide dite ‘des abeilles’ (Huaca de la Abejas) et pourraient avoir près de 500 ans. Leur découverte vient s’ajouter à celle de dix tombes déjà excavées l’année dernière sur le même site.
L’endroit aurait été occupé vers le XIIème siècle par le peuple de Lambayeque, une civilisation pré-incaique aurait était conquise par le royaume Chimú vers le XIVème siècle pour être finalement absorbée par le royaume inca à partir de l’année 1470. Ce site archéologique est aujourd’hui d’une importance capitale, regroupant 26 edifices pyramidaux sur une superficie de 221 hectares.
7. Egypte: une nouvelle nécropole mise au jour
Nous partons à présent en Egypte où a été mis au jour un cimetière vieux de plus de 2000 ans, situé en Haute-Egypte. Des momies et une quarantaine de sarcophages en calcaire, un millier de petites statue sen faïence bleue, les oushebti, et un collier porte-bonheur portant l’inscription « bonne année » ont été découverts.
Ces tombes appartenaient à des dignitaires religieux et leur famille dont celui de Hersa-Essei, un grand prêtre du dieu Thot, le dieu à tête d’ibis. Sa momie était décorée de perles bleu et rouge et de feuilles en bronze dorées. Quatre vases canopes en albâtre à visages d’Horus, abritant les organes internes momifiés se trouvaient à proximité.
Les tombes de cette nécropole remontent à différentes périodes allant de la Basse époque (750-332 avant J-C) au début de la période ptolémaïque (310 av. J-C à 30 ap. J-C). Selon le ministre des antiquités Egyptienne, « cinq ans de travaux seront nécessaires à l’étude complète de cette nécropole« . D’autres passionnantes découvertes archéologiques sont ainsi encore à envisager.
En savoir plus sur Challenges.fr et lefigaro.fr
8. Egypte toujours, une tombe de 4400 ans découverte
La tombe d’un prêtre nommé « Wahtye », au rang élevé, a été découverte en Égypte, sur la vaste nécropole de Saqqara. Elle daterait de la Vème dynastie (entre 2.500 et 2.300 avant notre ère), pendant le règne du Pharaon Néferirkarê (2446 – 2438 avant notre ère), selon le ministère des Antiquités.
La tombe exceptionnellement bien conservée et colorée contient 24 statues sculptures et des bas-reliefs montrant le prêtre avec sa famille. Les statues, dont la taille varie de 1 mètre à taille humaine, représentent des personnes ou des divinités.
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9. Une épave retrouvée de 2400 ans dans la mer noire
Une équipe d’archéologues ont découvert un navire grec antique. Presque entier et dans un relativement bon état de conservation, il fut retrouvé à deux kilomètres de profondeur dans la mer Noire.
Il s’agirait d’un navire marchant, coulé 400 avant notre ère. Chose extrêmement rare, il possédait encore son mât et gouvernail. Le bateau a en effet été retrouvée à une profondeur où l’eau est dépourvue d’oxygène, permettant ainsi la conservation des matières organiques comme le bois.
Cette épave quasi intacte représente donc une mine d’information sur les techniques navales de cette époque.
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10. Découverte d’une nécropole gallo-romaine à Macon
L’Inrap (Institut National de Recherches Archéologiques Préventives) a mené, en août 2018, une fouille archéologique préventive au cœur de la ville de Mâcon. Les fouilles archéologiques ont permis la mise au jour des vestiges de la nécropole dite « des Cordiers », datée de la période antique (Ier-VIe siècles).
Ces vestiges donnent une indication des pratiques funéraires gallo-romaines. Les archéologues ont ainsi découvert des aires de bûchers funéraires, des urnes cinéraires, des sépultures inhumées en coffrage de bois ainsi qu’un imposant sarcophage en pierre.
Anciennement appelée Matisco, cette ville gallo-romaine se développa à la fin du Ier siècle avant notre ère, sous l’impulsion de la conquête de la Gaule.
En savoir plus sur le site de l’Inrap
cette découverte est très précieuse