Palais de Malia en Crète

La Crète au coeur des mythes de la Grèce antique

Rivage mythique sur lequel la belle Europe aurait été déposée par son amant Zeus transformé en taureau. Île où aurait régné le roi Minos, fils de Zeus. Royaume cachant au coeur de son légendaire labyrinthe une créature monstrueuse, mi-homme mi-taureau, le minotaure. La Crète semble cristalliser de nombreux mythes grecs. C’est sans compter sur certains théoriciens qui voient en la civilisation minoenne le mystérieux peuple de l’Atlantide. Je vous invite à découvrir ces mythes qui font toute la magie de l’île crétoise.

Le mythe du roi Minos et du minotaure

L’île de Crète semblait déjà fasciner dès le VIIIème siècle avant J.C. puisque Homère y faisait référence dans son Odyssée. Il la décrivait comme une terre belle et riche qui abritait notamment la ville de « Cnossos, grande ville éclatante de ce roi Minos que le grand Zeus, toutes les neuf années, prenait pour confident « . Qui était ce roi Minos? Minos était selon la mythologie grecque le fils de Zeus et d’Europe. Cette dernière fut enlevée par Zeus séduit par sa beauté. Prenant l’apparence d’un taureau blanc pour l’amadouer, il l’emmena et la déposa sur un rivage crétois. De leur union naquirent trois frères, Minos, Rhadamanthe et Sarpédon qui furent confiés au roi de Crète.

A la mort du roi, Minos monta sur le trône. Il épousa par la suite Pasiphaé, soeur de Circé. Il eurent ensemble quatre fils et quatre filles, dont l’une se nommait Ariane. Chaque année, le roi Minos avait pour coutume de sacrifier un taureau, sa plus belle bête, à Poséidon le dieu des mers. Un jour, il choisit de ne pas sacrifier son plus beau taureau. Furieux, Poséidon se vengea à travers Pasiphaé, épouse de Minos, en la rendant follement amoureuse du taureau. Pour assouvir sa terrible passion, Pasiphaé demanda à Dédale, futur architecte du labyrinthe, de lui construire une statue creuse de vache dans laquelle elle pourrait se placer pour séduire l’animal. De leur union naquît le minotaure, mi-homme mi-taureau, qui se nourrissait d’humains. Il se nommait Astérion. Pour que son existence reste secrète, Minos ordonna à Dédale de construire un labyrinthe si complexe que personne ne pourrait en sortir vivant une fois entré.

Athènes qui avait été vaincue par le roi Minos, devait envoyer chaque année sept jeunes hommes et sept jeunes filles en sacrifice au minotaure. Jusqu’au jour où intervint Thésée.

Pour nourrir la créature et en guise de tribut, Athènes qui avait été vaincue par le roi Minos, devait envoyer chaque année sept jeunes hommes et sept jeunes filles en sacrifice au minotaure. Jusqu’au jour où intervint Thésée. Fils du roi d’Athènes, Thésée était bien décidé à mettre fin à ce lourd tribu. Il s’engagea comme volontaire et rallia le groupe de jeunes gens destinés au minotaure. Aidé d’Ariane, fille du roi Minos qui s’était éprise du jeune héro, Thésée tua le minotaure et parvint à ressortir du labyrinthe grâce au fameux fil d’Ariane.

S’il est bien sûr difficile de croire au mythe du labyrinthe abritant un minotaure, il n’en reste pas moins que ces légendes ont longtemps hanté les imaginaires. Le mythe du minotaure fut sans doute accentué par le culte du taureau des Minoens et par les jeux de tauromachie qu’ils pratiquaient. C’est d’ailleurs ce mythe qui conduisit Arthur Evans, archéologue à l’origine de la découverte du palais de Cnossos au début du XXème siècle (principal palais minoen découvert en Crète – en savoir plus sur son histoire en cliquant ici), à nommer cette civilisation redécouverte, les « Minoens », en référence au roi Minos.

Fresque du taureau au palais de Cnossos
Fresque du taureau au palais de Cnossos

La Crète, refuge de Zeus

Au-delà de ce tragique épisode, Minos était aussi connu comme étant un « roi législateur ». Selon la légende, Minos se rendait tous les neuf ans sur le mont Ida pour prendre conseil auprès de son père Zeus. Le dieu grec a d’ailleurs lui aussi un lien étroit avec la Crète puisqu’il y aurait grandi. En effet, son père Cronos dieu du temps, à qui la déesse de la terre Gaia avait prédit qu’il se ferait détrôné par l’un de ses fils, dévorait ses enfants à chaque nouvelle naissance. La mère de Zeus, Rhéa, eut alors l’idée de substituer son fils à une pierre enveloppée dans des langes que son mari dévora. Quant à Zeus, il fut envoyé en Crète où il fut recueilli par Amalthée, sa mère nourricière, représentée tantôt sous forme de chèvre allaitant le dieu ou sous forme de nymphe nourrissant le dieu à l’aide de lait de chèvre. Il se serait réfugié dans la grotte de Dikti située sur le plateau de Lassithi et que j’ai eu l’occasion de visiter.

Vue du plateau de Lassithi depuis la grotte de Dikti
Vue du plateau de Lassithi depuis la grotte de Dikti

La Crète transporte ainsi ses visiteurs au coeur des mythes de la Grèce antique. Aux légendes de Zeus et du minautore, vient par ailleurs s’ajouter un autre récit encore plus célèbre, celui de l’Atlantide.

Lire « La Crète, Santorin et la légende de l’Atlantide » en cliquant ici

Si vous souhaitez en savoir plus sur la Crète je vous conseille de lire :

« La Crète Minoenne, entre le mythe et l’histoire », Litsa I.Hadziphoti, éditions M. Toubis

« Thésée, roi d’Athènes », Vincent Azoulay – L’Histoire n°389 – Juillet-août 2013

« Cnossos, nouveau guide du palais de Cnossos » – Giorgos Tzorakis, archéologue, Editions Hespéros, Athènes 2008